Résistance à l’insuline : les solutions naturelles pour guérir du diabète

En 2014, l’OMS estime le nombre des personnes atteintes de diabète à 422 millions.  Les chiffres ne cessant d’augmenter chaque année, elle prévoit que cette maladie serait la 7e cause de décès dans le monde en 2030.

 

Qu’est-ce que la résistance à l’insuline ?

Après chaque repas, le pancréas secrète de l’insuline pour signaler à l’organisme qu’il faut diminuer le taux de sucre. En condition normale, ce mécanisme déclenche un entreposage du glucose en excès dans le foie, dans les muscles ou dans les tissus adipeux pour en limiter la circulation dans le sang.
Dans le cas d’une résistance à l’insuline, en revanche, les cellules hépatiques, musculaires et adipeuses deviennent moins sensibles à cette hormone. Comme les cellules pancréatiques vont secréter davantage d’insuline que nécessaire (ou hyperinsulinémie), la production de celle-ci devient insuffisante, laissant place à une augmentation du taux de sucre dans le sang (ou hyperglycémie). Cette insulino-résistance précède souvent l’apparition d’un diabète de type 2.

Le diabète, prévention, développement, causes et facteurs de risque

Le diabète se définit comme étant un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage du sucre apporté par l’alimentation. C’est une maladie du métabolisme et de civilisation. En effet, on observe une explosion du diabète en même temps que le développement de la malbouffe, de la sédentarité et du stress. On distingue deux formes de diabète : le diabète de type 1 et le diabète de type 2.
Appelé diabète maigre (du fait de l’amaigrissement rapide qui en est un des principaux symptômes) ou juvénile (du fait qu’il touche principalement les jeunes), le diabète de type 1 est à traiter obligatoirement par l’insuline. En revanche, le diabète de type 2 ou diabète gras est associé au surpoids et à l’obésité et touche principalement les adultes. Dite hyperglycémie chronique, le diabète de type 2 touche 3 millions de personnes en France et est causé principalement par de mauvaises habitudes alimentaires, le stress (dérégulation de la sécrétion du cortisol) et par la sédentarité. On note en particulier que des conditions sociales défavorisées sont corrélées à un plus grand pourcentage de diabète dans la population.

Microbiote et résistance à l’insuline

D’autre part, de nombreux études ont fait également état d’une corrélation entre l’état du microbiote intestinal et le développement d’une résistance à l’insuline et de l’obésité. Au cabinet, j’adresse ces problématiques de manière innovante par le traitement de la flore et de la sphère intestinale puisque je constate en effet que les personnes qui viennent me consulter sont quasi systématiquement atteintes de dysbiose plus ou moins importantes et souvent très anciennes (depuis la naissance par exemple).
Gut microbiota modulate neurobehavior through changes in brain insulin sensitivity and metabolism. Soto M, Herzog C, Pacheco JA, Fujisaka S, Bullock K, Clish CB, Kahn CR.  Mol Psychiatry. 2018 Dec;23(12):2287-2301. doi: 10.1038/s41380-018-0086-5. Epub 2018 Jun 18. PubMed PMID: 29910467; PubMed Central PMCID: PMC6294739.
The intricate association between gut microbiota and development of type 1, type 2 and type 3 diabetes. Bekkering P1, Jafri I, van Overveld FJ, Rijkers GT. Expert Rev Clin Immunol. 2013 Nov;9(11):1031-41. doi: 10.1586/1744666X.2013.848793. Epub 2013 Oct 21.

Prévention

La prévention et le traitement de la résistance à l’insuline passent par une alimentation saine et équilibrée (riches en fibres et en végétaux crus et cuits, pauvre en graisses animales saturées, en sucre, et exempte de produits transformés), une perte de poids en cas de surpoids, une activité physique régulière, une gestion du stress et de la chronobiologie, et un suivi médical personnalisé.
Plusieurs marqueurs biologiques sont à contrôler au quotidien chez les personnes diabétiques pour calculer leur résistance à l’insuline, dont l’indice HOMA et la CRP (protéine C réactive). Le contrôle glycémique consiste également à estimer s’il y a une élévation du taux de sucre dans le sang au-delà de  1,26 g/l à jeun et supérieur ou égal à 2 g/l 2 heures après le repas. Le suivi suggère, par ailleurs, qu’une élévation de plus de 5.5 % de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) suppose la présence d’une hyperglycémie chronique et permet ainsi de dépister une éventuelle résistance à l’insuline. Le contrôle de la tension artérielle et une surveillance du taux de cholestérol sont également recommandés, étant donné que le diabète peut s’associer à une hypercholestérolémie et à l’hypertension.
La prise d’antidiabétiques oraux, injections ou des médicaments qui stimulent la production d’insuline entrent dans le cadre thérapeutique du diabète. Ces traitements conventionnels concernent notamment la prise de Metformine, laquelle permet de normaliser ou de réduire l’hyperglycémie. Chez les personnes âgées toutefois, la metformine et les sulfamides hypoglycémiants en général, peuvent affecter la fonction rénale, d’où une surveillance du dosage de la créatininémie. L’insulinothérapie permet également de lutter contre la résistance à l’insuline, en veillant néanmoins à ne pas favoriser une hypoglycémie.

Les solutions naturelles contre la résistance à l’insuline

90% des cas de diabète répertoriés sont de type 2. Comme les causes principales en sont l’obésité et le surpoids, le traitement passe par une alimentation saine et équilibrée et une activité physique suffisante.
On privilégiera notamment une alimentation de type méditerranéen, avec moins de sucre et produits raffinés et industriels et plus de fibres, légumes et fruits.

Alimentation et hygiène de vie : les incontournables

La consommation de viandes et de graisses saturées animales est à réduire. Un régime cétogène ou à indice glycémique bas sont également une piste à ne pas négliger avec de nombreux résultats. L’idée est de manger plus de graisses, d’origine végétale et non transformées, et moins de sucre à chaque repas en complément d’une activité sportive régulière. La consommation de fibres et de végétaux, le plus cru possible permettra de modifier favorablement la flore intestinale qui est responsable, on le sait à présent, de nombreuses pathologies et de dysfonctionnements métaboliques.
Enfin, la gestion du stress est elle aussi primordiale afin de ne pas perturber le système hormonal et endocrinien et le fonctionnement du métabolisme.

La restriction calorique

Pour perdre du poids, le jeûne intermittent peut également être efficace. Le principe est de ne pas consommer de nourriture pour une période donnée, en général au moins 12h et de préférence jusqu’à 16h, en alternance d’une alimentation saine, à index glycémique bas et équilibrée. L’absence d’alimentation sera compensée par un apport hydrique, avec une prédominance de boissons hypocaloriques telles que de l’eau, du thé ou des tisanes tout au long de la journée. Le jeûne hebdomadaire ou le jeûne diététique sous supervision sont aussi très bénéfiques pour réguler le métabolisme mais également relancer ses fonctions en le régénérant.

Le rééquilibrage de la flore intestinale, du microbiote et de la perméabilité intestinale

Les probiotiques, L-gasseri en particulier, permettent de rétablir une flore intestinale, avec une meilleure gestion et métabolisation des graisses et des sucres, et luttent contre la transformation de la choline en triméthylamine puis TMAO, laquelle est une molécule pro-inflammatoire et athérogène particulièrement dangereuse pour les personnes prédisposées aux maladies cardiovasculaires et à l’athérosclérose. On adressera donc aussi l’inflammation intestinale qui est également présente en cas de maladie métabolique. La berbérine permet également de travailler sur cet aspect comme on peut le voir plus bas.
On fera surtout en sorte de corriger la flore intestinale grâce à un ensemble de bifidobacterium et de prébiotiques comme les fructo-oligosachharides par exemple.

La berbérine

Pour faire baisser le taux de glycémie dans le sang, certaines molécules naturelles sont à privilégier. Alcaloïde extrait de différentes plantes dont l’épine-vinette Berberis vulgaris, la Berbérine détient notamment des effets hypoglycémiants et se consomme sous forme de compléments alimentaires. Son action ré-équilibrante sur la flore intestinale permet de favoriser la présence de bactéries bénéfiques à la bonne métabolisation des graisses et des sucres.
Attention toutefois pour les personnes sous hypoglycémiant médicamenteux, ce type de complément alimentaire aux puissants effet-hypoglycémiants est contre-indiqué du fait de la potentialisation des effets et de l’interaction médicamenteuse. On s’orientera dans un premier lieu surtout vers la partie changement des habitudes alimentaires, hygiène de vie et gestion du stress avec accompagnement holistique.

La quercétine

Antioxydante et anti-inflammatoire, la quercétine est un flavonoïde présent dans de nombreux fruits et légumes, dont les baies, les cerises, les agrumes, les légumes verts (épinards, brocolis, haricots verts), les bulbes.

Le curcuma

Principal ingrédient du cari et présent dans la cuisine indienne, le curcuma permet d’améliorer le niveau de sucre dans le sang et réduit la résistance à l’insuline en même temps que l’état inflammatoire qui accompagne ces maladies.

La cannelle

Enfin, la cannelle est reconnue depuis longtemps pour son action hypoglycémiante et antibactérienne, ce qui permettra de faire baisser naturellement la glycémie et de rééquilibrer l’état de la flore intestinale. Riche en huile essentielle, en phénols, en tanins et en proanthocyanidines, elle détient des propriétés antioxydantes et trouve sa place dans le traitement de l’insulino-résistance.

Oligothérapie

Oligo-élément essentiel, le chrome augmente la sensibilité des tissus à l’insuline. Il est présent notamment dans la levure de bière et le foie de veau, mais également à plus faible dose dans le brocoli, les haricots verts, les pommes de terre, les asperges, les céréales à grains entiers, le germe de blé, les prunes et les champignons. Le chrome permet ainsi de réguler la glycémie et de limiter les fringales de sucre, allié de choix pour une perte de poids.

Phytothérapie

En phytothérapie, certains composants méritent le détour pour lutter contre la résistance à l’insuline. On notera notamment le Gymemna Sylvestris, lequel permet de faire baisser le taux de glucose sanguin chez les diabétiques de type 1 et 2. Issu de la médecine ayurvédique, le gymnéma ou shardunika est aussi appelé en Inde gurmar, littéralement « qui détruit le sucre ».
Détenant une action hypoglycémiante, l’olivier est aussi hypotensive et convient en cas de diabète de type 2.
A petites doses, l’ail aide également le foie à réguler l’excès de sucre et à fluidifier la circulation sanguine.
Les anti-oxydants permettent d’éviter le stress oxydatif, le stress carbonyle et la glycation. Présents dans le thé, le chocolat noir, ou la noix, ils contribuent à diminuer le risque de diabète de type 2 selon une étude de l’Inserm, publiée dans la revue scientifique Diabetologia le 9 novembre 2017.

Nutrithérapie

En nutrithérapie, divers oligo-éléments sont incontournables pour lutter et pour prévenir le diabète. Une étude publiée dans le journal Clinical Nutrition suggère qu’un bon apport de magnésium agit sur l’insuline.
Une supplémentation en vitamines C en particulier (à raison de 1000mg/j), la vitamine E et autres antioxydants, notamment chez les personnes plus âgées et en surpoids ou obèses, favorise le contrôle de la glycémie et la régulation de l’insuline.
La co-supplémentation en vitamines D et K réduit la résistance à l’insuline et favorise l’élasticité des artères.
Une alimentation riche en Omega 3, en nicotinamide, et autres vitamines B, ainsi qu’un régime à tendance végétalienne et crue sont également des pistes à explorer.
Sans oublier l’énergétique chinoise, acupuncture et l’ostéopathie, qui permettront d’agir de manière holistique.

Prenez soin de vous!
Nadia Rasamoely

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